Lettres à un disciple
Convaincu d’être victime d’une conspiration du silence, Arthur Schopenhauer (1788-1860) s’improvise chef d’Église. Il confie à ses premiers lecteurs enthousiastes, ses « apôtres », le soin de répandre la bonne nouvelle.
Dans les lettres qu’il adresse de 1847 à 1859 à Julius Frauenstädt (1813-1879), son principal disciple et « archi-évangéliste », il se montre tel qu’il est : féroce avec ses ennemis, mais aussi entièrement dévoué à son œuvre, qu’il sait géniale. Elles donnent à voir l’homme derrière le philosophe prônant la compassion et l’abnégation. Un homme fort peu bouddhiste, toujours à l’affût de la moindre allusion, même critique, à ses écrits et avouant sans vergogne son intérêt pour les tables tournantes et autres phénomènes paranormaux.