Les aventures du dernier Abencérage

Francois Rene De Chateaubriand

Les aventures du dernier Abencérage
144 pages
Popularité
Popularité du livre : faible
Notes
Note globale
★★★★★
★★★★★
3.99
Note personnelle
★★★★★
★★★★★
0

Souvenez-vous : jadis la culture arabe embaumait les jardins de Grenade et élevait la magnifique mosquée de Cordoue. Plus tard, l'Espagne redeviendrait catholique sous la bannière du Cid Campeador. Au début du xve siècle, un jeune prince maure revient incognito sur la terre de ses ancêtres. II se recueille là où ils sont tombés et pleure sur la splendeur perdue des Abencerages. Égaré dans Grenade, il croise de "grands yeux" et une "bouche de rose". Vous l'aurez deviné, elle est chrétienne, il est musulman: leur amour est impossible. Passion, honneur et fidélité au pied de l'Alhambra. Vous allez aimer. L'accompagnement critique de cette nouvelle atypique met en relief une ceuvre au carrefour des siècles et des genres : la tragédie, le récit de voyage, le conte oriental et l'autobiographie sont abordés au fil des Arrêts sur lecture. Les Prolongements éclairent les échos du texte dans l'œuvre de Chateaubriand, ainsi que sa postérité (Proust; Aragon prolongeant Abencerage dans Le Fou d'Elsa). Nouvelle (xxe siècle) recommandée à partir de la classe de troisième. Texte intégral.

Les Aventures du dernier Abencerage : Un amour impossible ? La passion qu’éprouvent Blanca, petite-fille du Cid et Aben-Hamet, le dernier descendant de ces Abencerages qui perdirent Grenade, et la vie, de la main du Cid est sans complications, franche, assumée avec lucidité… mais tout aussi sans issue. « [Chez] Aben-Hamet l’infidèle, l’attitude envers la passion et la religion ne diffère en rien de celle de Blanca dont le drame présente à l’évidence les mêmes enjeux spirituels[…] L’Islam lui sert donc à l’égal du christianisme à exalter le refus de la faute, à attiser chez ses deux héros ces « combats intérieurs », ces tourments sans pareils que provoque la pensée de la transgression dans une âme pieuse, avec ces remords, ces terreurs, ces tentations qu’elle rend d’autant plus vives et effrayantes. Car ce sentiment de la faute a aussi l’avantage de donner tout son prix à la passion, dont il ne fait que mieux souligner la puissance subversive […] Ainsi, fermes, résignés dès le départ, Aben-Hamet et Blanca n’en sont pas moins des personnages qui mûrissent, qui gagnent en héroïsme, parce qu’ils apprennent à dominer leur passion et surtout à maîtriser leur destin, à le prendre totalement en charge, au point de pouvoir finalement décider par eux-mêmes, au nom de l’amour et de l’estime qu’ils se sont voués, de l’issue tragique de leur liaison. » (Bercegol Fabienne. Le jeu des passions dans Les Aventures du dernier Abencérage. In: Bulletin de l’Association Guillaume Budé : Lettres d’humanité, n° 56, décembre 1997. pp. 320-337 in persee.fr).

Un des trois textes fondateurs du romantisme de Chateaubriand avec Atala et René. « Mais entre tous les écrits de M. de Chateaubriand rien ne fait naître l’idée d’une plus grande perfection, rien n’est plus touchant que l’Abencérage » (A. Vinet, Chateaubriand, Éditions l’Age d’Homme, coll. « Poche Suisse », 1990, p. 215).

Livres de l'auteur : Francois Rene De Chateaubriand