De Buonaparte et des Bourbons
" Le temps viendra, je l'espère, où les Français libres déclareront par un acte solennel qu'ils n'ont point pris de part à ces crimes de la tyrannie ; que le meurtre du duc d'Enghien, la captivité du pape et la guerre d'Espagne sont des actes impies, sacrilèges, odieux, anti-français surtout, et dont la honte ne doit retomber que sur la tête de l'étranger. Buonaparte profita de l'épouvante que l'assassinat de Vincennes jeta parmi nous pour franchir le dernier pas et s'asseoir sur le trône. " Ces quelques lignes montrent comment le talent excuse l'outrance, en lui conférant une solennité, une emphase qui inscrit l'imprécateur à la fois dans l'histoire et dans la littérature. On ne partage pas forcément le jugement de Chateaubriand sur " Buonaparte ", ni ses idées sur le retour des Bourbons, quant à sa complaisance envers les " Alliés " - c'est-à-dire les ennemis de la France - elle a de quoi en révolter plus d'un ; il n'empêche qu'on est saisi par l'art et le génie du vicomte