Le temps des supplices
Depuis la fin de la guerre froide s'est mis au jour un prodigieux retour à la réflexion sur l'essence du pouvoir en Europe. Cet ouvrage explore une voie originale de l'anthropologie politique pour découvrir les mutations symboliques de l'autorité et de l'obéissance entre 1400 et 1789.
La France des rois absolus a choisi la sacralisation accentuée de l'autorité : le supplice ne donnera pas seulement le moyen de réparer sur les corps des coupables une atteinte à la souveraineté, mais sera surtout un rite de passage.
De ce fait, le réquisitoire des philosophes du XVIIIe siècle contre la torture s'effectua-t-il au nom de la " tolérance " hollandaise, de la séparation des pouvoirs à l'anglaise et du respect des différences ?
Cet enseignement de l'histoire, ce choix définitif entre deux grandes voies d'évolution - la construction centralisatrice d'une part et l'option plus tolérante envers les particularismes d'autre part - ne serait-il pas l'enjeu même de la construction de l'Europe de demain ?