Le palais de la femme
Malina est cuisinière. Ses inventions culinaires hésitent entre le fondant de sauge, la cendre mouillée, la tête ocellée du paon, les animelles baveuses. On l'aura compris : c'est une extravagante aux fourneaux. D'elle-même, elle dit : "Mon palais est une chambre d'écho. La moindre saveur résonne." Malina habite le Palais de la Femme, un ancien couvent reconverti à la Révolution en "bordel pour jacobins" que surveille le dernier eunuque de la Cité interdite. Mais voilà, quand on ne sait que cuisiner, et que l'on revient du Japon où Malina fut éminceuse de fugu, que faire à Paris... Malina s'associe donc avec le bel Aldébarran, au visage ocre de Pharaon, à la coiffure de Gorgone, à la peau chamoisée, au ventre si plat que les femmes se disputeront le privilège de manger par-dessus. "La cuisine est un art difficile, proche de l'assassinat." Dans cette comédie des sens, Elise Fontenaille affole le goût du lecteur en mots brefs et fruités.