Le démon avance toujours en ligne droite
David a demandé un congé sabbatique à la radio où il travaille à Bordeaux pour se mettre en quête de son grand-père et de son père partis, l’un après la guerre, l’autre en 1975 (il avait 2 ans), pour Lisbonne et dont la seule chose que sa mère lui ait dite c’est qu’ils étaient devenus clochards. Et c’est la hantise du narrateur : toute son enfance, il a entendu mère et grand-mère maudire les hommes, tel père tel fils... Aussi quand sa compagne lui signifie son désir d’enfant, il décide de se rendre à Lisbonne à la recherche d’un fantôme de père qu’il lui semble voir dans chaque clochard de la ville, croyant l’exorciser et se rapprochant d’autant du destin qu’il voulait éviter. Un roman hanté par la disparition, par la malédiction proférée par les femmes, par une enfance prisonnière de leur ressentiment, par une éducation féminine faite de mensonges, d’omissions, d’anathèmes qui ont saccagé le héros et sa possibilité d’être un homme et un père. Une descente en enfer à la lisière de la réalité et du fantastique, aussi fascinante qu’inquiétante.