Le Boomerang ou Rien n'est mal qui finit bien
Un peu plus bref que L’Affaire Blaireau, ce long roman posthume (1912) satirique a pour sujet essentiel un pari stupide dont est l’objet une ravissante petite actrice idiote. Pourquoi le titre de Le Boomerang, ou Rien n’est mal qui finit bien ? Parce que le suicide manqué d’un personnage, à la fin, renvoie au suicide manqué d’un autre, au début, et que la ravissante idiote, responsable de ces envies de mourir, permet à l’histoire de « finir bien ».
Alphonse Allais ne s’arrête pas, pendant 19 chapitres, de se moquer de ses héros, de leurs propos, de leurs situations, de leurs idées, de lui-même : « Chapitre dix-neuxième. – Dans lequel l’auteur n’est pas fâché d’en finir avec toutes ces histoires à dormir debout. » Il va jusqu’à faire de l’auto-publicité pour Le Pauvre Bougre et le bon génie (version 1, version 2).
Ajoutons que le récit est bourré de petites notes-calembours ou références contemporaines – impossibles à mêler à la lecture et qu’on ne peut consulter que dans la version-texte :
« Surnommer un homme Crocodile parce qu’il ressemble à un alligator ! Étrange raison, et de celles dont on peut dire que leur auteur les allègue à tort. »
« Sous ce titre, qui, mieux qu’un titre, est tout un programme, notre éminent collaborateur, Alphonse Allais, a fait paraître, à la Librairie Ollendorff, un fort remarquable volume.