La Technique et le Temps

Bernard Stiegler

La Technique et le Temps
281 pages
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Popularité du livre : faible
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En 1994, Bernard Stiegler publie son premier livre : La Faute d’Épiméthée. Il pose alors le socle de son entreprise philosophique : considérer à neuf la technique, question encore massivement refoulée par la philosophie (à l’eÎption de Marx) tandis que s’annonce la disruption provoquée par le numérique avec le Web. Suivent deux autres volumes, en 1995 et 2001, qui n’achèvent pas son étude. Ses trois livres sont salués comme des événements.

Bernard Stiegler a une ambition double : penser la technique et requalifier ainsi le projet philosophique en son entier. Il s’inscrit dans la lignée Kant/Husserl/Heidegger/Simondon pour penser à la fois le processus d’extériorisation de la mémoire, qui constitue l’humanité dès ses débuts, jusqu’aux mnémo-technologies disséminées, de manière réticulaire, par tous les objets nous environnant qui intègrent des calculateurs et collecteurs de données. Il forge le concept neuf de « rétention tertiaire » – qui spécifie le propre de la technique : sédimentant les mémoires extériorisées accumulées au cours des siècles, les dispositifs rétentionnels forment le milieu de la conscience individuelle et collective et les conditionnent. Désormais, à l’ère de l’Anthropocène, ils s’articulent à une échelle inouïe : l’activité individuelle et collective de la conscience, aussi bien que de l’inconscient, est inscrite dans un système technique mondial. Un système pour le moment totalement soumis aux actionnaires d’un capitalisme devenu absolument computationnel, produisant de la destruction. À quelles conditions peut-on encore penser dans l’Anthropocène ? À condition d’y penser en vue de le panser.

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