Journal d'un oisif
S'installer à la terrasse d'un café, bavarder avec une romancière japonaise, poursuivre la conversation avec Peter Altenberg à Vienne ou avec Fernando Pessoa à Lisbonne, présenter l'actrice américaine Louise Brooks au philosophe Marcel Conche : ce sont quelques-uns des menus privilèges que réserve l'oisiveté. On peut également assister, navré, à l'incinération de sa mère, affronter Serge Koster ou Paul Audi au tennis de table, jouer aux échecs dans les salons d'un palace parisien, traîner dans les cinémas après avoir lu les chroniques de Skorecki dans Libération, ou discuter des mérites de la circoncision avec Clément Rosset ou Michel Polac. Ce journal d'un oisif, tenu du 23 mars 2000 au 26 novembre 2001, est celui d'un intellectuel qui dirige une collection aux PUF, d'un expert en nihilisme et d'un écrivain auquel on peut adresser tous les reproches, à l'eÎption de celui de se prendre au sérieux.