Journal confisqué 1922-1925
Ce journal a une histoire proprement "boulgakovienne". Confisqué au cours d'une perquisition au printemps 1926 en même temps que le manuscrit de Cœur de chien, il fut restitué à l'écrivain quelque temps après. Boulgakov s'empressa de détruire les trois cahiers de son journal intime pour ne plus jamais en tenir. Il ignorait que le Guépéou avait conservé des copies dactylographiées qui seraient exhumées en 1990.
Ces pages, que leur auteur ne destinait pas à la publication, sont probablement tronquées. Certains passages, apparaissent obscurs, qui sait ine¬ts. A lire ce document sulfureux, on imagine l'angoisse qui dût être la sienne de savoir ses convictions anti-soviétiques, mais aussi sa vie privée, parfaitement connues des services de police et donc du maître du pays. Ainsi on s'explique peut-être la très grande liberté de ton, la franchise presque suicidaire qui sera la sienne dans la fameuse lettre à Staline de 1930.
D'aucuns regretterons peut-être que "les manuscrits ne brûlent pas" car l'homme qui surgit des pages de ce journal est souvent fort différent de la pieuse légende du "mythe Boulgakov".