Histoire de la pudeur

Jean Claude Bologne

Histoire de la pudeur
457 pages
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Si grande était la « pudicité » de l'empereur Maximilien qu'il se retirait seul sur sa chaise percée, « sans se servir de valets de chambre, ni de pages. » Si grande celle d'Isabelle de Castille, qu'elle mourut d'un ulcère qu'elle n'avait pas voulu montrer : il fallut même lui administrer l'extrême-onction sous les draps, puisqu'elle ne voulait pas laisser voir ses pieds. Et que dire d'Anne d'Autriche, qui fit détruire plus de cent mille francs de tableaux « indécents » ; de Louis XIII, qui barbouillait les fresques de sa chambre; de Mazarin, qui mutilait les statues ?

À l'opposé, que dire de la baronne de Montreuil-Bellay, qui demandait à un de ses vassaux, quand elle se rendait chez lui, de la porter sur ses épaules là où lui-même allait à pied et de lui tendre, le moment venu, la mousse qui tenait lieu de papier ? Que dire d'un roi qui recevait ses courtisans sur sa chaise d'affaire, et qui demandait qu'au théâtre les sauvages fussent « habillés comme s'ils étoient presque nuds » ? Ces exemples nous invitent à étudier la pudeur dans une perspective qui n'a pas encore été exploitée : sa dimension historique. Elle permettra de fournir d'autres réponses aux éternelles questions : quels sont les rapports entre pudeur corporelle et pudeur des sentiments ? Y a-t-il une pudeur féminine et une pudeur masculine ? Pourquoi rougit-on de sa nudité ? Et d'abord, qu'est-ce que la pudeur ?

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