Génération perdue
Nuit d’ivresse, de larmes et de magie. Et voilà que le jeune homme brun sort de derrière le manège immobile, la jeune fille se précipite vers lui, tout émue. “Je t’ai suivie !” murmure-t-il avec passion. Sous ses sourcils relevés comme ceux d’un Pierrot, ses yeux en amande étincellent. Ce qui la fait rire au milieu de ses larmes. Et ils restent ainsi étrangement enlacés dans le parc désert et fantomatique.
A travers la rencontre de Gert, garçonne oisive flirtant avec les décadences et les avant-gardes de son époque, et Jak, jeune bourgeois ayant embrassé la cause communiste, Klaus Mann fait le portrait d’une génération perdue pour laquelle l’insouciance des années folles se heurte aux prises de conscience politiques.
En 1929, avant l’arrivée d’Hitler au pouvoir, avant que “le sourire du monde” ne s’éteigne pour lui, Klaus Mann nous offre un texte où l’amour reste le dernier rempart contre l’adversité.
A coup de traits expressifs et virtuoses, Pascale Hémery bouscule allègrement la tradition de la gravure, ses images nous invitent à un étonnant voyage dans l’Allemagne de l’entre-deux-guerres.
Une nouvelle inédite en français, traduite de l’allemand par D. L. Miermont et I. Lacroix-Pozzi.