Correspondance
Aux quelque 240 lettres de la main de Rimbaud et environ 240 également qui lui sont adressées, s'ajoutent, insérées à leur place dans le temps, des lettres dont il n'est ni le signataire ni le destinataire, mais qui peuvent contribuer à la perception du poète ou du personnage qui lui a survécu. On les lira en gardant à l'esprit que Rimbaud n'eut pas connaissance de la plupart d'entre elles, et, pour certaines, il a mieux valu qu'il en fût ainsi. De la même façon, Jean-Jacques Lefrère a fait entrer dans le corpus épistolaire, aux dates qui leur correspondent, divers documents écrits ou parus du vivant de Rimbaud - annonces de presse, rapports de police, articles de journaux, etc. -, afin de constituer une toile de fond, un contexte d'époque : un choix résolu, revendiqué, inscrivant cette Correspondance dans un projet plus global, qui est de tenter, volume après volume, de laisser entrevoir un Rimbaud descendu de son socle et réinséré dans son temps. En outre, ces documents non épistolaires ont pour intérêt de montrer comment une oeuvre peut vivre et se répandre en l'absence et même à l'insu de son auteur : pour celle de Rimbaud, l'histoire est exemplaire. Quasiment un cas d'école.