Carnets de prison
Chaque fois que je franchis les portes blindées d’une prison et que les surveillants fouillent mon cartable, il me semble que j’apporte à ces hommes, mieux qu’un 38 Spécial, une lime ou un téléphone portable. Chacune de mes poches est bourrée de mots, de sensations, de cris, de tendresse et d’émotion.»
René Frégni
Les mots sont parfois sauvages et terrifiés, parfois doux et affectueux. J’ai essayé de parler de mon travail, si modeste dans les prisons, du rôle des livres, des mots et de l’amour tout au long de ma vie, de mon impuissance face à ces montagnes de misère et d’injustice qui s’accumulent et annoncent des jours sans doute barbares. J’ai écrit en quelques pages l’immense voyage de ma vie vers la peur et la beauté. J’espère ne pas vous décevoir. Seule la sincérité a guidé ma main.
Le Minot de Marseille