Bons, pauvres et mauvais diables
Au travail dans les champs ou bien au soleil, en foire, dans l'odeur des bêtes et les propos des gens, on se sent comme chez soi. En revanche au retour, seul sur les chemins, c'est tout le noir du soir qui tombe, le pays de la nuit qui n'est plus le sien, plein de secrets, de souffles, d'erreurs. On peut parler de trop de bouteilles vidées voire d'illusions. Et même si l'on peut tout expliquer en sait-on davantage ? " Cette ombre suit le bord du bois [...], le fusil de biais au creux du coude[...]. Puis elle repart... Puis tout à coup pète le coup de fusil.[...] "Le jour pour toi, la nuit pour moi !" lui a dit seulement l'autre, le chasseur de la nuit ". Tour à tour chasseur, beau monsieur, grand danseur, pouliche rouge ou peloton de fil, les avatars villageois du drac se multiplient. Tout comme les pactes où entrent en jeu l'argent, l'or, la puissance. Mieux vaut garder la tête froide avec quelque prudence, aussi. A l'exemple de Jean sans Peur, ou de la Ramée le bon grenadier qui a plus d'un tour dans son sac pour se tirer des pires situations. Après tout, il n'en faut pas tant pour être heureux.