Baudelaire Paris, sans fin
Dans un épilogue rêvé pour l'édition de 1861 des Fleurs du Mal, Baudelaire déclare à Paris son amour, il remercie sa capitale de lui avoir donné la boue dont il a su faire de l'or, lui permettant ainsi d'accomplir en poésie un devoir d'âme sainte. Et pourtant, cette auréole gagnée dans la poésie, il sait qu'elle n'est guère adaptée à l'agitation de la ville moderne. Il consent alors à la perdre dans la prose, à redevenir un simple mortel, à se livrer à la crapule, comme si, dans la ville qui change, devant les palais neufs, les boulevards neufs, les cafés neufs, lui, le promeneur solitaire, le rôdeur parisien, perdu dans la foule, c'était aux oubliés de cette mythologie nouvelle de la goinfrerie qu'il se devait de rendre leur dignité. À travers de nombreuses photographies d'hier et d'aujourd'hui où se mêlent visages et paysages, et des gravures de Charles Meryon devant lesquelles Baudelaire évoquait " la noire majesté de la plus inquiétante des capitales ", ce livre raconte la tempétueuse histoire d'amour tissée entre Baudelaire et Paris où alternent cris de haine " Horrible vie ! Horrible ville ! " et déclarations passionnées : " Je t'aime ô capitale infâme ", " Je t'aime ô ma très belle, ô ma charmante ".