Mon livre surprise
Lettres à Vera
Tout au long du demi-siècle que dura leur mariage, Vladimir et Véra Nabokov furent rarement séparés. Cela n’empêcha pas Nabokov d’écrire un nombre considérable de lettres à sa femme. La plus grande partie de cette correspondance à sens unique (Véra ayant détruit ses propres lettres) se situe dans les années qui ont suivi leur rencontre, en mai 1923, à Berlin, où leurs familles respectives avaient fui le pouvoir bolchevique. L’obligation pour Véra de partir se soigner dans un sanatorium de la Forêt Noire, la visite de Vladimir à sa famille réfugiée à Prague, son départ pour Paris, où Véra refuse de le rejoindre, puis, plus tard, ses conférences dans le sud des États-Unis sont autant de raisons qui ont suscité ces lettres. On y voit la passion de Nabokov pour sa femme, les bouleversements auxquels tous deux sont confrontés dans leurs vies matérielles et affectives, le dénuement qui est le sien lors de ses débuts à Paris, sa quête d’un refuge pour sa famille en France, en Angleterre ou aux États-Unis, l’intérêt croissant suscité par son oeuvre auprès des éditeurs et d’un public éclairé, l’importance du jugement de Véra sur son travail. Ces lettres, outre ce qu’elles révèlent sur l’homme, nous éclairent sur son travail d’écrivain, son énergie créatrice, la pléthore de sujets qui surgissent, l’intensité de son travail – et laissent entrevoir ce qui constitue la spécificité de son style : sa veine parodique, poétique, virtuose et ses jeux de mots.