Vingt ans séparent les deux textes formant ce recueil (1972-1992) ; un même peintre – Raphaël –, un même thème – la vision – les réunissent. Mais si le premier texte, remanié par l’auteur pour cet ouvrage, traite de la vision au sens d’extase mystique, représentée dans le tableau, le second s’intéresse à la vision du spectateur, du regard qu’il porte sur l’œuvre d’art et sur La Madone Sixtine en particulier. Par ailleurs, ces deux études reposent sur une même conviction, approfondie avec le temps : chaque œuvre de peinture élabore son propre sens à partir de la mise en œuvre, toujours singulière, de son matériau iconographique. Daniel Arasse invite donc le lecteur à ne pas soumettre eÎssivement le figuratif à l’ordre du discours théorique mais à réapprendre à regarder.