La Quète du Saint-Graal fait partie intégrante de cet immense ensemble romanesque appelé le Lancelot-Graal et qui a été composé, par étapes successives, dans le premier tiers du XIIIe siècle. Matériellement d'abord, puisque la plupart des manuscrits qui nous ont conservé cette oeuvre ne la donner jamais seule mais insérée entre l'Agravain, dernière partie du Lancelot, et la Mort Artu. Au niveau de la fiction romanesque, ensuite. Ce n'est pas le lieu d'examiner ici dans le détail les sources multiples de la Quête. Précisons simplement que ver 1220, telle est la date retenue par le dernier éditeur, A Pauphilet, son anonyme auteur pouvait connaître aussi bien le Conte du Graal de Chrétien de Troyes et ses deux premiers Continuations que le Joseph de Robert de Boron, le Merlin, Ie Didot-Perceval et le Perlesvaus. Tous textes dans lesquels Perceval reste le seul élu de la Quête et dont la dimension mystique, voire eschatologique, tout au moins en ce qui concerne Robert de Boron et ses successeurs, a dû largement influencer la conception de l'œuvre, l'une des dernières lectures spirituelles du mythe du Graal dans le monde médiéval. C'est néanmoins sur le Lancelot et à partir de cette modification essentielle qu'est dans ce roman la substitution de Galaad à Perceval comme élu du Graal, que s'articule très étroitement la Quête. C'est donc à partir de ce texte qu'il convient à notre tour de la lire.