1998. Les choses ne s'arrangent pas pour l'humanité. L'économie mondiale est en faillite. Plus grave encore : des effluents chimiques ont déclenché dans l'océan Atlantique un redoutable processus de mutation du milieu marin qui met en danger toute l'écologie. À l'université de Cambridge, des chercheurs pensent détenir avec les tachyons - particules subatomiques plus rapides que la lumière - le moyen de communiquer avec le passé et d'alerter leurs prédécésseurs contre les risques de cette pollution irréversible que, sans le savoir, ils s'apprêtent à déclencher. 1963. En Californie où le soleil brille tous les jours et où l'on peut encore surfer sur une mer transparente, Gordon Bernstein voit son expérience sur la résonance nucléaire perturbée par des parasites qui ressemblent fort à des messages venus d'ailleurs. Mais d'où ? Et que cherche-t-on à lui dire ?

Fin de millénaire angoissante : une catastrophe écologique menace l'humanité. Est-il trop tard pour l'arrêter ? Certains le craignent, mais une équipe de chercheurs tente la démarche de la dernière chance : alerter des collègues de la même université... trente ans en arrière dans le passé !

Gregory Benford réactualise l'un des grands thèmes de la science-fiction classique : le voyage dans le temps. Mais nous sommes bien loin de l'antique machine chère à H.-G. Wells ; ici ce sont des particules subatomiques aux propriétés encore mal définies qui effectuent le voyage temporel, et non un héros sans peur et sans reproche.

Très connu aux États-Unis pour ses ouvrages de vulgarisation, Benford sait construire une intrigue, camper des personnages et enchaîner les péripéties. Très au fait du microcosme scientifique et de ses travers - ce qui n'exclut pas une certaine tendresse pour ses personnages - il sait se montrer parfois caustique vis-à-vis de certaines institutions américaines. Un paysage du temps est en phase avec les préoccupations écologiques d'aujourd'hui.