Zola Germinal
Sans prétendre être le premier roman à évoquer le monde ouvrier, Germinal en donne l'une des images les plus puissantes. Peinture précise et épique à la fois de la vie quotidienne, du labeur et des souffrances des mineurs, il organise savamment une progression vers le point culminant de la grève et de la catastrophe finale, ouvrant sur la perspective utopique de la cité future. Génie d'un titre, puissance d'un sujet, séduction d'une histoire, tout entre en une coalescence où fusionne le caractère presque unique de ce livre dans la mémoire française. On ne voit guère que Les Misérables pour lui contester la palme. Germinal semble faire entendre le cri du peuple. Irruption non pas de la langue du peuple (d'autres l'ont transcrite avant et, linguistiquement du moins, elle n'y figure guère), mais de sa parole. Épopée des opprimés et des exploités, message d'espoir, peinture d'une condition, mise en scène de l'affrontement social, page de l'histoire des pauvres, allégorie, Germinal est tout cela et plus encore.» Gérard Gengembre.