- A vingt-neuf ans, j'avais tout pour être heureuse, comme on dit, et je me considérais comme une personne normale. Jusqu'au jour où l'angoisse a fondu sur moi : une peur énorme et difforme, sans raison ni fondement, la peur de tout, partout, tout le temps. - Le plus pénible, c'est que personne n'y comprend rien. Pas même les médecins qui s'emmêlent le diagnostic. - Pourtant, j'étais bien décidée à guérir et, avec un entêtement boulimique et désespéré, j'ai consulté tout ce qui se fait en matière de spécialistes. Du neurologue au psychiatre, de l'homéopathe à l'acupuncteur, je les ai tous vus, ceux qui étaient susceptibles de me délivrer de mon mal. Cela a été long, souvent douloureux, parfois drôle, mais jamais vain. Au fil des mois, des consultations et des rencontres, j'ai fini par démêler les douleurs inavouées, pour remonter jusqu'au coeur de l'angoisse qui s'amusait à me dissimuler à moi-même. - En racontant mes désarrois, mes espoirs, mes pleurs et mes rires, je n'ai aucune envie de donner des recettes. Mais j'aimerais encourager tous les angoissés à se lancer dans l'aventure qui va de l'enfermement sur soi à l'ouverture au monde.