Urgentiste
Voilà un médecin que tous les Français connaissent aujourd'hui. Le 10 août, dans la chaleur étouffante des urgences de l'hôpital Saint-Antoine, n'écoutant que son courage et son cœur, il sonne l'alarme, attire l'attention sur les plus faibles, les plus vulnérables d'entre nous, les personnes âgées qui mouraient dans l'indifférence. L'ordinaire a repris le dessus, et d'aucuns trouvent gênant ce jeune docteur aux airs de Daniel Balavoine qui dit ce qu'il pense. Pourquoi gêne-t-il ? Parce qu'il bouleverse l'apparent ordonnancement de l'hôpital, du sacro-saint CHU, le Centre hospitalo-universitaire, pôle d'eÎllence du système de soins français, institution prestigieuse où, en principe, tout est prévu : visites à telle heure, interventions programmées à telle autre... Guère de place pour ce trublion qui pense que l'hôpital est à tout le monde, que tous, et surtout les plus pauvres, doivent être soignés. Depuis 1998, il se bat à la tête de l'Amuph, l'Association des médecins urgentistes hospitaliers de France. Il a fini par obtenir la reconnaissance des services d'urgence, une augmentation du nombre de leurs médecins. Mais il craint, l'été passé, que l'on oublie les désastres de la canicule. Il craint surtout la réforme de la Sécurité sociale. Pas touche à la solidarité ! Docteur Gavroche est capable de monter à nouveau sur la barricade. ", Hélène Cardin, France-Inter, le 5 septembre 2003.