Tout l'amour du monde
Si l'auteur s'adresse ici à de belles amies, c'est, dit-il, qu'on n'écrit pas aux femmes sur le même ton : "On est tenté de leur faire des confidences, de se montrer sous un jour brillant, favorable." Il prend par la suite le parti de s'adresser à lui-même, notant au jour le jour ce qu'il voit au-dehors, quand sa fenêtre s'ouvre sur la plage de Nazaré, le lac de Lugano, le jardin de la villa Serbelloni, la nuit d'Athènes ou la douce mer Egée. D'entre ces images présentes surgissent des histoires passées.
Tout l'amour du monde est une réalité rêvée, l'expression d'une soif de liberté et d'amitié. Comme Valery Larbaud, comme André Fraigneau qu'il admire, Michel Déon sait partout se dépayser, et rendre le dépaysement avec une grâce qui n'appartient qu'à lui.