San'kia
Surnommé San’kia par son grand-père chez qui il vient se réfugier après une manifestation qui a mal tourné, Sacha est un héros sans père.
Le sien est mort, tombé dans l’alcool. Et de fait, c’est toute une génération sans pères, jeunes gens paumés à la recherche de ceux dont ils pourraient être les fils, que raconte Prilépine.
Reste la mère, et l’amour. Tout dans ce roman sombre et prenant est voué à l’échec car, dans cette Russie qui – aujourd’hui, comme hier – écrase les plus faibles, ces enfants du régime ont juste la liberté de se fracasser la tête contre les murs.
A une autre époque Sacha aurait pu être ouvrier ou ingénieur, aujourd’hui il ne peut être que révolutionnaire, comme le héros de La Mèrede Gorki. Zakhar Prilépine déploie une force d’évocation subjuguante, une langue somptueuse, un humanisme forcené. Pas étonnant qu’en quelques années il soit devenu l’un des écrivains russes les plus populaires.