Retour à Peshawar
Dans la nuit, les talibans avaient attaqué un dépôt logistique de l’OTAN à Peshawar. Le lendemain matin, dans mon hôtel d’Islamabad, je regardai les premières images à la télévision pakistanaise. Les destructions étaient considérables. Il fallait y aller.A 11 heures, arriva le fixeur, un turban blanc sur la tête.Il voulait 400 dollars par jour. Je me dis que ce montant élevé était plutôt bon signe : s’il demandait beaucoup au départ, c’était qu’il ne devait pas avoir l’intention de me vendre à l’arrivée comme otage pour cent fois plus. Je fourrai dans un sac un pull, un bonnet de laine, une bouteille d’eau, mon ordinateur. Dans l’ascenseur, je fus soudain pris d’un doute.Je me retournai vers lui :— Kamal, je peux te faire confiance ? Are you reliable ?Levant les yeux au ciel, il me répondit :— You know, only God is really reliable ! »Dans ce livre, à la fois témoignage sur l’étrange métier de reporter, et plongée passionnante dans la fabrique de l’Histoire, Renaud Girard relate ses émotions de correspondant de guerre dans une région qui n’a jamais cessé de le fasciner.