Quand toi et moi étions jeunes, Whitefish
Whitefish, Montana, dans les années vingt. Autant dire, encore, le temps des pionniers, quand " l'écologie était ce contre quoi chacun se battait du matin jusqu'au soir, pour vivre, et gagner un peu de terrain " - quand l'inconnu commençait à l'orée de la forêt, où même une gamine devait savoir manier une carabine calibre 22 ou un Colt 38 pour se risquer. Temps de la frontière, encore, quand les gamins merveilleusement libres couraient tels des broncos dans la prairie, se criblaient de flèches taillées dans les cageots de bananes de M. Cooke, se lançaient dans d'invraisemblables aventures derrière une sale gosse, bagarreuse et mal embouchée, qui avait pour nom Dorothy. Quand toi et moi étions jeunes, Whitefish : sans en avoir l'air, un mémorial, une élégie, un récit à mi-voix sur un monde disparu, où passe l'ivresse des grands espaces, et le rire narquois des durs à qui on ne la fait pas. Le récit d'une éducation, aussi, par le plus grand écrivain de l'Ouest américain: comment on se forme au contact du " sauvage ", et en préservant comme son plus précieux trésor cette " part sauvage ", en soi...