Primitifs de la photographie du XIXe siècle
Le musée Condé à Chantilly conserve une collection de 1 400 clichés des premiers photographes du XIXe siècle, ou « primitifs de la photographie », grâce à son donateur, Henri d’Orléans, duc d’Aumale (1822-1897).
Exilé en Angleterre de 1848 à 1871, le fils du roi Louis-Philippe collectionne des vues du Paris de Napoléon III, alors en pleine transformation : dans les années 1850, Baldus, qui participe à la Mission héliographique, et les frères Bisson réalisent des clichés du Louvre et des Tuileries. Voyageant dans toute l’Europe, le duc acquiert des photographies des sites archéologiques de Rome et d’Athènes et des vues de Suisse par Braun. Ancien gouverneur de l’Algérie, il possède un panorama du port d’Alger et des types orientaux. Allié à la plupart des têtes couronnées d’Europe, il réunit dans ses albums de famille l’empereur François-Joseph et l’empereur Maximilien du Mexique par Angerer, la reine Victoria par Caldesi, et bien sûr les Orléans par le vicomte Joseph Vigier, Camille Silvy et Claudet. Amateur d’art, mesurant l’apport de la photographie à l’histoire de l’art, il acquiert les clichés par Louis-Remy Robert des porcelaines de Sèvres présentées à l’Exposition universelle de 1855, ainsi qu’une des premières photographies en couleurs d’un tableau par Louis Ducos du Hauron (1878). Sensible à la création artistique, le duc d’Aumale réunit enfin une magnifique suite des Marines de Gustave Le Gray, qui sont le clou de cet ensemble.
De 1848 à la fin du siècle, sa collection est représentative des divers courants et des différentes techniques de la photographie à ses débuts.