Pitcairn
On sait que les trois livres qui composent le cycle romanesque inspiré par la mutinerie de la « Bounty » peuvent se lire dans un ordre indifférent : chacun d'eux est une oeuvre qui se suffit à elle-même. Celui-ci évoque l'aventure de cette poignée de révoltés qui, maîtres du navire gagnèrent l'îlot de Pitcairn, perdu au fin fond du Pacifique Sud, pour se mettre à l'abri de la justice des hommes. Quinze hommes et douze femmes, Blancs et « Indiens » liés par le même destin, se réfugient donc, un beau jour de 1790. sur ce rocher désert et v fondent une minuscule république. Leur chef, Fletcher Christian, acquis aux idées nouvelles, entend partager équitablement la terre et traiter Blancs et Indiens sur le même pied. Il lui faudra admettre qu'il s'agit là d'un rêve - lequel ne tardera pas à se transformer en cauchemar... Nordhoff et Hall, qui furent dans l'entre-deux-guerres, à la suite de Conrad, les vrais rénovateurs de la fiction aventureuse, oeuvrent ici en romanciers - mais ils ont mené leur enquête en historiens. Leur récit, pour incroyable qu'il soit, ne se fonde que sur la réalité la plus e¬tement repérée.