Paroles d'étranger
"Dans ma petite ville, quelque part dans les Carpates, je savais pourquoi j'existais. Je savais que j'appartenais au peuple élu de Dieu -élu pour le servir par la souffrance en même temps que par l'espérance. Je savais que je me trouvais en exil et que l'exil était total, universel. Maintenant, je ne sais plus rien. Le ghetto est en moi, en nous. Il ne nous quittera jamais. Nous sommes ses prisonniers. Et pourtant, nous nous exprimons. Le secret qui me mine, je m'efforce de le partager. Les fantômes qui m'habitent, j'essaie de les faire parler. Besoin de communication ? De communauté peut-être ? J'évoque des souvenirs qui précèdent les miens, je chante le chant des royaumes anciens, je décris des mondes engloutis : j'existe par ce que je dis autant que par ce que je tais. Mais les choses ont changé dans le monde. Le monde lui-même a changé. Et moi aussi."
Changements surprenants, incompréhensibles parfois, mais au milieu desquels, exilé parmi les exilés, Élie Wiesel poursuit son oeuvre de témoin. En évoquant Auschwitz, le Cambodge, le Goulag, il nous prévient contre l'oubli et contre et contre l'aveuglement. Voici un livre de questions, de douleur et de révolte -mais aussi de réflexion, de dialogue et peut-être d'espoir.
===================================
"Je chante des royaumes anciens, je décris des mondes engloutis : j'existe par ce que je dis autant que par ce que je tais. Mais les choses ont changé dans le monde. Le monde lui-même a changé. Et moi aussi." Changements surprenants pour l'auteur qui s'exprime ainsi, mais au milieu desquels, exilé parmi les exilés, il poursuit son oeuvre de témoin. En évoquant Auschwitz, le Cambodge, le Goulag, il nous prévient contre l'oubli et l'aveuglement. Voici un livre de question et de révolte - mais aussi de réflexion, de dialogue et peut-être d'espoir.