Parmi les perdants du meilleur des mondes
Lorsque, il y a trois ans, je me suis décidé à me remettre dans la peau de ceux qui, dans notre "meilleur des mondes", font de toute évidence partie de la catégorie des perdants, je ne me doutais pas de tout ce que j'allais rencontrer sur mon chemin. "
Vingt-cinq ans après le succès de Tête de Turc, qui dénonçait le racisme de la société allemande, Günter Wallraff est de retour.
Dans ce livre, composé de huit enquêtes, il part à la rencontre des perdants du " meilleur des mondes " que nous promettaient les apôtres de l'économie globale.
Déguisé en Noir, caméra cachée dans la boutonnière, il révèle les nouveaux visages du racisme. En SDF, il raconte les ravages du chômage et de la précarité.
Embauché dans une boulangerie industrielle, il témoigne des conditions de travail épouvantables qui y règnent. Il va jusqu'à se mettre dans le rôle d'un dirigeant d'entreprise voulant vendre son affaire et sollicite les conseils d'un cabinet de consultants pour qu'il trouve le meilleur moyen de débarrasser son entreprise des syndicats, histoire de valoriser sa vente auprès de futurs acquéreurs...
" Lorsque j'ai commencé mon travail, il y a quarante ans, je n'étais pas le seul - peut-être même une majorité parmi nous - à espérer un lent progrès vers plus d'humanité et plus de justice. Si je continue à me battre par mes reportages et mes livres, je suis de plus en plus saisi par le doute. Nous avons subi, ces derniers temps, trop de revers : l'injustice a progressé, les conditions de vie ne sont pas devenues plus humaines, bien au contraire.