Oeuvres diverses

Savinien De Cyrano De Bergerac

Oeuvres diverses
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Les Œuvres diverses de Mr de Cyrano Bergerac (1654)

Ce recueil est achevé d'imprimer le 12 mai 1654 pour le compte du libraire Charles de Sercy.

Le frontispice

L'eau-forte donnée en frontispice est ainsi légendée :

« Savinianus de Cyrano de Bergerac Nobilis // Gallus ex Icone apud Nobiles D. Domin. Le Bret // et De Prade Amicos ipsius antiquissimos depicto // Z.H. pinxit. — [Monogramme mêlant un L, un A, un H :] delin. [= delineavit] et sculpsit. ».

Cette légende ne se traduit pas sans mal, le latin de son rédacteur étant apparemment hésitant ; en effet, l'ablatif masculin depicto ne peut se rapporter ni au nominatif Savinianus, ni à l'ablatif féminin icone. Sans doute faut-il comprendre que le tableau d'après lequel la gravure a été faite représentait les trois amis réunis et que le « noble Français Savinien de Cyrano de Bergerac » se trouvait donc auprès ou en compagnie de (apud) « Messieurs Le Bret et De Prade, ses amis les plus (ou très) anciens (antiquissimos amicos) ».

La gravure a été réalisée par un artiste dont le monogramme est inconnu, à partir d'un tableau du portraitiste Zacharie Heince. Tous les autres portraits de Cyrano dérivent de celui-ci. Il existe un portrait de Royer de Prade gravé par François Bignon d’après un dessin (le même ?) de Heince.

Les Lettres

Les quarante-sept lettres publiées sont de formes et d'inspirations diverses : poétiques, satiriques, amoureuses. La plupart sont adressées à des personnages réels : les poètes Scarron, Chapelle et d’Assoucy (sous le nom de Soucidas), le comédien Zacharie Jacob, dit Montfleury, François du Soucy de Gerzan, François de La Mothe Le Vayer fils.

Les historiens et les critiques sont partagés sur leur nature réelle. Pour Jacques Prévot, par exemple, elles relèvent moins de la réflexion que de l’exercice de style, voire du « poème en prose ». Telle n'est pas l'opinion de Jean-Luc Hennig, biographe de d'Assoucy, qui écrit :

« Arrêtons-nous sur les lettres d'amour de Cyrano. On a dit qu'elles étaient fabriquées, artificielles, factices. Pas du tout. Elles sont précieuses dans le ton (farcies de pointes, d'hyperboles et de toute la rhétorique amoureuse du temps), mais très précises pour leur destinataires (si on veut bien croire qu'elles étaient toutes destinées à des garçons). […] Toutes, en tout cas, renferment au moins un indice, un trait concret. Par exemple, cet Alexis (devenu Alexie à la publication) aux cheveux roux, qui paraît visiblement avoir été le grand amour de Cyrano à cette époque…»

Parmi les plus importantes sur le plan de la pensée de Cyrano, on peut citer les deux lettres « Pour les sorciers » et « Contre les sorciers », la lettre « Contre Soucidas » et la lettre « Contre les frondeurs», dédiée à L[a] M[othe] L[e] V[ayer] L[e] F[ils].

Le Pédant joué

Publiée par Charles de Sercy dans le même volume que les Lettres, avec une page de titre et une pagination séparées, cette comédie en cinq actes et en prose est librement inspirée du Chandelier, de Giordano Bruno, dont une traduction était parue en 1633 sous le titre Boniface et le pédant, comédie en prose, imitée de l'italien de Bruno Nolano.

La pièce a sans doute été composée au cours des années 1645-1646. En effet, il y est fait par deux fois allusion au récent mariage de la princesse Louise Marie de Gonzague avec le roi de Pologne Ladislas IV Vasa, représenté par le Palatin de Posnanie, mariage qui eut lieu à Paris au début du mois de novembre 1645.

L’intrigue renvoie à un schéma classique hérité du théâtre italien : un vieillard ridicule empêche deux couples de jeunes gens de réaliser leur amour, mais ceux-ci parviennent à le duper avec l’aide d’un valet rusé. Cyrano introduit dans cette structure des personnages typés jusqu’au paroxysme, parfois tout à fait étrangers à l’intrigue, s’exprimant en longues tirades et dont le discours relève toujours d’un usage particulier de la langue : Granger, le pédant ; Chasteaufort, le « soldat-fanfaron » ; Gareau, le paysan, et premier personnage à s’exprimer en patois sur la scène française.

Molière reprendra le même patois d'ïle-de-France dans le deuxième acte de son Festin de pierre (Dom Juan), et plusieurs situations du Pédant joué dans Les Fourberies de Scapin.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Savinien_de_Cyrano_de_Bergerac

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