Ode à la fatigue
La fatigue de l’être humain a bien des couleurs. Il en est de légères et de lourdes, de printanières et d’hivernales. Quelles sont celles de notre époque, anxiogène comme peu, où crises sanitaires et politiques s’enchaînent sans désemparer ? Point besoin d’être grand clerc pour constater qu’elles sont plus volontiers mauvaises que bonnes. Parce que rien n’est plus fatigant qu’une angoisse, plus défatigant qu’une joie, et que joies se font rares.
Mais Eric Fiat nous invite à ne pas désespérer de vivre aussi de bonnes fatigues. Le philosophe nous montre qu’il n’est pas impossible à un homme fatigué un mardi après-midi pluvieux de novembre d’aimer encore la vie. Et entonne une ode à la fatigue pleine de musique et d’humour : qui compose avec elle plutôt qu’il ne lutte contre elle pourrait-il s’en faire une amie ? Car la fatigue a une puissance de décantation qui peut révéler la beauté des visages que le temps a altérés.