Nuit de mai à Vienne
Les cinq récits en prose, les deux romans inachevés et les chroniques de voyage qui composent ce recueil ont été écrits entre 1906 et 1938, et publiés à titre posthume. Qu'il esquisse une réflexion sur l'art et l'artiste (le Frère de Léonard), sur l'inéluctabilité du destin et du mal (la Chasse à la lune, le Sergent-chef Schramek, la Mort de Messer Lorenzo Bardi, Pauvre Guignol !), Leo Perutz garde toujours le souci du "minimalisme narratif", de l'économie de moyens, que l'on retrouve dans ses Chroniques de voyage, où il met au service de ses observations le regard acéré du nouvelliste. Les quatre chapitres qui nous sont restés de l'Oiseau solitaire contiennent en germe toute la poétique singulière du roman historique pérutzien, déconstruction ironique de l'historiographie traditionnelle, fondée sur la dramatisation, l'héroïsation rétrospective de l'événement. Nuit de mai à Vienne, qui narre les vicissitudes d'un journaliste juif viennois tentant de fuir son pays après l'invasion hitlérienne, offre un résonance autobiographique tout à fait inédite dans l'oeuvre de Leo Perutz.
Quelle que soit la forme choisie, Leo Perutz s'emploie à relever la contingence de la vie et à souligner la fragilité de la destinée humaine. En ce sens, les textes qui sont rassemblés ici présentent une remarquable unité de ton.
In-8 (13,5 x 21,5 cm), 234 pages.