Nature éternelle, humanité éphémère
Voici l'un des 3 titres d'une nouvelle collection d'ouvrages proposant
des textes de grands auteurs de la littérature mondiale sur la nature.
Chaque recueil, consacré à un auteur, propose une sélection d'extraits
" oubliés " à l'intérieur de romans, récits de voyages, journaux intimes
ou autres ouvrages, pour donner à lire de belles pages, des pages
surprenantes, drôles, qui font rêver ou réfléchir sur le rapport de l'être
humain à la nature. Ces pages proposent d'entrer dans les grandes
oeuvres de la littérature, de les découvrir ou les redécouvrir, par une
porte dérobée mais essentielle, celle de la nature.
Dans ses Récits d'un chasseur, Ivan Tourgueniev (1818-1883) parle
de chasse, mais d'une façon qui a peu à voir avec la pratique courante
d'aujourd'hui. La finesse et la beauté de ses descriptions de la nature
en font de véritables peintures de paysages.
Tourgueniev maîtrise l'art de plonger son lecteur dans la nature,
de l'amener à se laisser imprégner de son environnement, d'apprécier
ses bienfaits, de partager avec lui son bonheur de se promener dans
la nature, d'y passer la nuit, de s'y réveiller au petit matin. Il parle aussi
d'une autre nature, cette nature indifférente à l'homme, qui survit à
tout, notamment à la conscience humaine et au génie artistique.
Sa correspondance avec la cantatrice Pauline Viardot révèle un Tourgueniev
intime. Ses lettres sont drôles, décalées, chargées de descriptions
de la nature française et russe . Elles font, en outre, des liens
constants avec ses nouvelles, évoquant la chasse, les rêves, le regard
vers les étoiles et la conscience d'une nature éternelle (cette correspondance
est aujourd'hui indisponible).