Messire Wolodowski
Roman historique pour adulte. Ces trois romans historiques - Par le fer et par le feu, Le Déluge, Messire Wolodowski - « qui envisagent le côté tragique de la vie, forment une trilogie grandiose et très honnête », selon l’analyse critique de l’abbé Louis Bethléem, dans son ouvrage Romans à Lire et Romans à Proscrire, 1928. La fin est digne du début ; l’émotion du lecteur reste aussi vive, parce que la conviction de l’auteur n’a pas faibli. Après une touchante méprise amoureuse voici des batailles, la défense désespérée d’une citadelle, et le simple dévouement du « petit chevalier ». Des scènes de vengeance, surtout une description atroce du supplice par le pal, rappellent à propos l’horreur réelle de ces guerres barbares, que partout ailleurs l’écrivain a pris soin d’humaniser. Les autres péripéties sont prises au fonds habituel du roman historique ; il faut, pour les apprécier, songer au dessein de Sienkiewicz : Voulant être beaucoup lu pour agiter beaucoup d’âmes, il s’est gardé d’offrir à ses compatriotes l’ennui d’un poème épique. Il a pris à Walter Scott, à Dumas, leurs moyens d’intéresser et d’émouvoir. Mais c’est bien aux anciennes épopées qu’il doit sa conception rudimentaire et forte de l’homme et de la vie : absolue séparation du bien et du mal, héros toujours héros et traîtres toujours traîtres, alliance constante du courage avec la droiture et la chasteté.