Mauvaise Mine : Une aventure de Nour et Norbert
Mauvaise mine ou comment raconter l'histoire des mineurs marocains ? Ces histoires vécues au quotidien par des centaines d'immigrés que les Français sont venus chercher de l'autre côté de la Méditerranée.
Peu d'entre eux en parlent, mais les souvenirs restent intacts.
Pour briser ce silence, Ricardo Montserrat a collaboré au cours d'ateliers de création littéraire avec Colères du présent et des membres de l'association des mineurs marocains du Nord (basée à Dechy). L'écriture d'un roman noir sur fond d'histoire bien réelle. Quelle est l'histoire de ces immigrés ? Dans quelles conditions sont-ils venus dans notre région ? Quelles ont été leurs conditions de travail dans nos mines ?
Ce travail de recherche, Ricardo Montserrat l'a fait voilà quelques temps pour Culture Commune sur la jeunesse néo-nazie. « Je me suis demandé comment des petits-fils de mineurs pouvaient devenir nazis », explique l'écrivain. Pour cela, il s'est plongé dans le passé. En 1948. « Après la guerre, la France a voulu remettre son économie à flot. Les Français réclamaient des promesses sociales. C'est pour cela que les entrepreneurs français sont allés chercher des Maghrébins pour les faire venir dans nos mines. Dans les livres scolaires, les jeunes n'apprennent pas cela. Ni les trois principaux mouvements pour lesquels les Maghrébins se sont battus : la grève statuaire, le droit à la reconversion et la reconnaissance de leur statut de mineur. Ils ont travaillé à la prospérité de la France. On leur a fait beaucoup de promesses. Et contrairement à ce que beaucoup de Français croient, les émigrés ont été escroqués de la même façon qu'eux ».
De ce travail, est né Mauvaise mine, qui met en lumière la vie de ces personnes. C'est un roman historique, raconté par les mineurs eux-mêmes.
L'histoire parle de deux jeunes dont les grands-parents d'origine étrangère ont disparu dans des circonstances troubles. D'eux-mêmes, ces deux jeunes vont décider de mener l'enquête et vont découvrir comment était la vie de leurs grands-parents mineurs, ce qu'ils n'ont jamais connu d'eux.
Sorti en avant-première samedi 23 avril, le livre a été présenté au théâtre du Poche en présence de Fadela Ben Rabia, déléguée régionale de l'agence pour la cohésion sociale, Abdellah Samate, président de l'association des mineurs marocains du Nord. Tour à tour, les acteurs qui ont permis à cet ouvrage de voir le jour ont pris la parole avant de laisser Fatiha Nacer, auteur et metteur en scène, lire plusieurs extraits du livre. Elle était accompagnée par Rahba Naimi au luth.
Le volume 2, intitulé Les mains d'or, a été écrit avec le Phare de Béthune, association qui vient en aide à l'hébergement des nécessiteux. Quant au troisième volume, il est actuellement en cours d'écriture.