Maestro

Eduardo Manet

Maestro
342 pages
Popularité
Popularité du livre : faible
Notes
Note globale
★★★★★
★★★★★
3.28
Note personnelle
★★★★★
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Trois voix amples se succèdent en chapitres dans ce nouveau roman d'Eduardo Manet. Celle de André-Marie, celle de la baronne Ulrike von Knäbel, celle de Simon Sanchez Mora. À eux trois : l'ami fidèle, la femme aimante, le fils spirituel, ils racontent un homme, Brindis de Salas, musicien d'eÎption, violoniste hors pair qui triomphe dans toute l'Europe de la fin du XIXe siècle. Avec Maestro, Eduardo Manet veut toucher de près les mystères de la création et sonder les abîmes d'un homme habité mais aussi rongé par son propre génie. Le personnage de Brindis de Salas nous apparaît donc sous une lumière polychrome. Éclairé par la diversité des points de vue, il n'en devient que plus fascinant et insondable. Mais le sens de ce portrait éclaté est aussi rehaussé parce que l'auteur fait de son héros un homme tiraillé par ses racines. D'origine cubaine, Brindis est surnommé "le Paganini noir". Singularité qui vous identifie, Brindis souffre tout au long de son existence, quoi qu'il fasse, aussi loin que le poussent les prouesses d'exécution musicale que lui permet son génie, d'être "un noir" parmi les Blancs, c'est-à-dire pour la société bourgeoise du XIXe siècle "un fauve" que l'on vient applaudir avec un mélange de stupéfaction et d'effroi. Eduardo Manet, auteur de L'Île du Lézard Vert (Prix Goncourt des lycéens 1992) et de Rhapsodie cubaine (Prix Interallié 1996), signe avec Maestro un très beau roman sur la différence. --Denis Gombert

Livres de l'auteur : Eduardo Manet