Avec sa série en quatre tomes de "36-39 malos tiempos", Gimenez a voulu dessiner la réalité de la Guerre Civile du point du vue du peuple. Dans cette vision de la guerre civile, Gimenez ne s’occupe pas des généraux, des militaires et des hautes sphères du pays mais se centre sur le peuple de Madrid mais aussi celui des campagnes. Ce peuple qui meurt de faim, qui vit dans la peur et dans la survie. Au fil des pages, on découvre chaque personnage qui pourrait être un de nos aïeux, un de ceux qui ont tentés de vivre dans le froid et la peur.

Avec un graphisme bien connu, Gimenez dessine sans tabous et montre la cruelle réalité, celle que les généraux de l'époque ne voulaient pas montrés. Au fur et à mesure des pages et des tomes, on apprend à connaître la vie de chacun des personnages : ceux qui resteront fidèles à la République, ceux qui s’enrichiront avec le régime fasciste, ceux qui joueront double jeu… Chaque personnage est un espagnol moyen : que ce soit ce vieil épicier qui ne ferme jamais aux fins de s'enrichir, ces jeunes assoiffés de pouvoir qui deviendront franquistes ou ceux dont les valeurs seront par-dessus tout et combattrons Franco jusqu’au bout.

Il s'agit là d'un véritable travail d'historien et de dessinateur. Plus qu'une bande dessinée pour adultes c’est également un très bon moyen de faire découvrir aux plus jeunes la vie quotidienne des espagnols.