Les fleurs du silence
D'un geste interrogatif, ton doigt effleurant ton menton, tu me demandais : “Ma mort, un sujet littéraire ?” C'était mon désir, commencer par cela, par ce portrait de toi, y glisser notre amour. Parce que, tout au long de ta vie, tu l'avais évoquée sous toutes ses formes, des milliers de fois, pour toi, pour les êtres qui t'entouraient. Elle était au cœur de ton plaisir d'esthète parlant comme personne des vanités, de ce que la mort est à l'art. Poursuivant, pensif, ton inventaire, un léger sourire dans ton regard trahissait le plaisir que tu y trouvais, intrigant, mystérieux. Depuis l'enfance, ce sourire dominait mon existence, il était l'empreinte de tes secrets. Retenait-il dans son expression l'énigme de ma propre vie ?