En 1938, le grand poète russe Ossip Mandelstam a 47 ans et se meurt dans une prison. Il a faim, il a froid, il délire... Depuis longtemps, il est atteint de troubles mentaux. Mais l’exil, la prison et les restrictions vont l’achever. Il est obsédé par le responsable de sa déchéance, le sanguinaire Staline, « le montagnard du Caucase, l’assassin, le mangeur d’hommes » qui l’a réduit au silence, puisqu’il est interdit de publication depuis longtemps et contraint à l’exil dans son propre pays. Mandelstam a pour ennemi l’homme le plus puissant du pays ! À bout de forces, ses hallucinations redoublent, il voit le dictateur partout.

Affaibli, déjà presque mort, Mandelstam résiste grâce à la poésie qui coule dans ses veines... Il a décidé d’affronter la mort les yeux ouverts. Du fond de sa cellule, perdu dans son monde peuplé de fantômes, il revoit sa vie défiler, revient sur quatre décennies... Il évoque Nadejda, son épouse adorée – son indéfectible soutien dans les heures les plus noires –, son combat littéraire, ses contemporains, Akhmatova, Pasternak et bien d’autres...

Parce qu’elle connaît le pouvoir des mots, Vénus Khoury-Ghata s’est glissée « dans la peau » d’Ossip Mandelstam. Elle est avec lui dans cette cellule où il se meurt. Grâce à son écriture sensible et à son sens inné de la dramaturgie, elle redonne vie au grand poète et lui permet d’avoir le dernier mot. Prouvant que la littérature est l’un des moyens les plus sûrs de lutter contre la barbarie.