Le voyage en Égypte n'est pas un pèlerinage aux sources, mais la révélation d'une civilisation irréductible aux autres et pour laquelle les clés sont alors peu nombreuses. C'est cette Égypte-là que découvre le livre de Jean-Claude Simoën- dirais-je l'Égypte d'avant l'Égypte ?- celle dont les statues et les colosses sont encore à moitié enfouis dans le sable, dont les temples et les nécropoles sont occupés par les fellahs et leurs familles, celle où la Vallée des rois n'est qu'une falaise recélant des tombeaux intacts.

L'Égypte avant l'Égypte, que dépeignent ici Flaubert, Maxime Du Camp et Fromentin, à coups d'adjectifs barbares et somptueux, car son mystère réside moins dans son passé qu'en ce présent provisoirement intact, ces temples intouchés qui, demain, deviendront la proie des pilleurs et des archéologues.