Le nouvel âge des inégalités
De multiples symptômes en témoignent : il y a, à l'évidence, un nouveau malaise français. Nos concitoyens ne savent plus très bien qui ils sont, ni ce qui les relie les uns aux autres. Ils craignent de vivre demain moins bien qu'aujourd'hui et ils se méfient, de plus en plus, de tous leurs dirigeants. Cette crise ne saurait être réduite aux seuls effets destructurants de la mondialisation économique. Les problèmes les plus visibles procèdent certes des bouleversements qu'elle entraîne. Mais il y a une autre souffrance, plus souterraine, qui renvoie aux effets destructeurs de l'individualisme moderne. De nouvelles formes d'inégalité apparaissent aussi. Se trouvent ainsi simultanément en panne les institutions de mise en œuvre du lien social et de la solidarité (crise de l'Etat-providence), les formes du rapport entre économie et société (crise du travail), les identités individuelles et collectives (crise du sujet). Faute d'avoir pris la mesure de ces bouleversements, les forces politiques traditionnelles se trouvent de plus en plus coupées de la société. D'où le risque d'une montée en puissance d'un populisme pervers. Que faire alors ? Entre la résignation distinguée et l'utopie incantatoire, une autre voie demeure possible. Il y a place aujourd'hui pour la redéfinition d'un réformisme radical, c'est-à-dire qui reprend les choses à la racine. Ce livre propose une analyse vigoureuse de la nouvelle donne et des voies pour en sortir.