Le Naïf T4 - Le Naïf locataire
Nommé professeur à Paris en dépit de sa jeunesse (la prudente Université laissant d'ordinaire mûrir ses serviteurs au fond des provinces), le Naïf voit la chance lui sourire une seconde fois sous les traits d'un collègue qui lui cède son logis gracieusement - au sens courtois et financier du terme. Il entre ainsi, par un doux soir d'automne, en possession d'un 3-pièces-cuisine-sur-jardin que hante un chat noir et qu'assombrit un treillage flanqué de quatre marronniers. Oubliant que a l'homme libre est l'homme sans meubles », le Naïf monte son ménage avec le concours de l'envahissante Yolande, puis entreprend - idéaliste et téméraire - de fraterniser avec les habitants des cinq étages de l'immeuble. On verra comment, de la position où son zèle l'élève, un rat, des poubelles et un ascenseur font retomber au plus bas (parmi des éclaboussures de rire) ce Naïf sous le masque de qui se dissimule un profond et malicieux observateur des us et coutumes de notre temps, héritier du Candie de Voltaire: Source : Le Livre de Poche, LGF.
Président de l'Académie des provinces françaises, romancier, essayiste, chroniqueur, mémorialiste, historien, pamphlétaire, Paul Guth eÎlla dans tous les genres en mêlant toujours une tendre patte de velours à sa griffe acérée. En 1953, il publie Les Mémoires d'un Naïf, premier roman à succès d'une chronique qui comptera sept volumes. Il y raconte la vie de son personnage récurrent, le Naïf, professeur de français, qui sous une grande naïveté, cache une imagination fertile. Dans cette série, on retrouve Les Mémoires d'un Naïf (1953 - Prix Courteline), Le Naïf sous les drapeaux (1954), Le Naïf aux quarante enfants (1955), Le Naïf locataire (1956 - Grand prix du roman de l'Académie française), Le Naïf amoureux (1958), Le mariage du Naïf (1965) et enfin Saint Naïf (1970).