La scène finale
L'art accompli de conteur de Robert Bloch, le célèbre auteur de Psychose, n'est jamais mis au service du pur divertissement. Robert Bloch a ses propres hantises, ses idées fixes, ses dégoûts, ses douleurs, ses préférences. Il a surtout, dans ses nouvelles policières, un attrait fort sensible pour les dérapages de la raison, les individus désaxés, les maniaques, les schizophrènes, les malades mentaux de toute espèce, de toute catégorie.
Chez lui les criminels fous ou les criminels nés, les criminels occasionnels ou les criminels passionnels sont curieusement vus de la même façon : les facteurs extérieurs qui déterminent leur action n'ont qu'une importance relative puisque aussi bien c'est leur personnalité psychique qui compte. Et, là, Bloch se révèle souvent l'égal d'écrivains tels que David Goodis ou William Irish.
Le décor des nouvelles policières de Bloch est volontiers banal ou, plus e¬tement, quotidien. Ainsi les personnages apparaissent-ils plus vivants, plus authentiques : ils sont comme tout le monde. Manifestement comme tout le monde..., jusqu'à ce qu'ils donnent, brusquement, contre toute attente, libre cours à leurs instincts sanguinaires, à leur folie congénitale. » Jean-Baptiste Baronian