La révolution de la Croix
Le Ier siècle de notre ère fut le cadre d'une révolution invisible. Elle a concerné deux civilisations sans que nul en prît conscience. Jésus de Nazareth et Néron ne se sont jamais rencontrés : le premier mort en 30, le second né en 37.
Or c'est sous le règne de Néron que la Révolution de la Croix a pris son élan. Au-delà de bien d'autres, deux villes sont en cause, l'une en Occident, l'autre en Orient.
A Rome, Néron règne sur le plus vaste et plus puissant empire qui ait, jusque-là, existé. Ses crimes d’État et ses crimes privés lui ont forgé une réputation qui, aujourd'hui encore, entache sa mémoire.
A Jérusalem, au lendemain de la crucifixion de Jésus, une poignée de juifs inconnus se prépare à obéir à l'ordre reçu de lui d'aller enseigner les nations.
L'homme de Rome est tout, ceux de Jérusalem ne sont rien. Croire à un face-à-face entre une religion aux racines plusieurs fois séculaires et une autre qui n'existe pas encore ne présente apparemment aucun sens.
Pourquoi y ai-je songé si souvent ? Pourquoi me suis-je posé tant de questions ? Pourquoi ai-je interrogé sans relâche la littérature inégale - abondante chez les Latins, fragmentaire chez les chrétiens - propre à éclairer le siècle de Néron qui est aussi celui de saint Pierre ?