La mort du figuier
A Paris, une ruelle isolée qui pourrait bien être l'abrégé d'un monde. Des « étrangers » vivent là : Stavro le Grec, éveilleur de mythes somptueux ou tragiques, grand conteur d'histoires qu'il cherche derrière sa barbe ; l'Allemand Gambrinus qu'on appelle « le descendant de l'inventeur de la bière » et qui masque sa douleur intérieure par l'observation de menus faits ; Vicente, l'Espagnol, à jamais marqué par la guerre civile ; la blonde et fraîche Ollie et son fils Allem auquel elle a inventé une nationalité ; Crémonési, le luthier, qui rêve au Grand OEuvre ; Straul, bonapartiste passionné d'héraldique ; enfin, Véronka de Wy, jeune comtesse hongroise qui, dans un décor luxueux, cherche l'amour absolu. A la suite d'événements, de drames, chacun recompose son existence, des liens se nouent entre ces « déracinés ».
Et le figuier ? Cet arbre famélique tente lui aussi de survivre dans une terre et un climat qui lui sont étrangers. La Mort du figuier marquera-t-elle la fin de ce monde ? L'amour de la vie, l'amitié des hommes peuvent encore tout sauver.
Des légendes, des contes, un paganisme joyeux, une vive sensualité accompagnent chaque aventure. Parmi les évocations des patries perdues, fêtes et tragédies se succèdent dans un relief saisissant.
Par-delà l'histoire, le « roman », c'est le livre déchirant de « l'homme seul » qui vient d'être écrit, inexorable, mais traversé par ce charme étrange qui fait le prix des livres de Robert Sabatier. Dans la rigueur d'un art imagé et précis, Robert Sabatier a construit une fresque aux dimensions eÎptionnelles.