La confiscation du pouvoir
La fracture sociale que connaît la France, plus que familière, m'est intime. Certains diront que je viens du bord opposé à celui où je me trouve, que je suis du peuple, mais que je fréquente l'élite. Je me suis au contraire toujours sentie dans une communauté de destin avec ceux que j'ai côtoyés.
Ceux qui ont les pouvoirs, politiques, financiers, l'assise de leur éducation, un petit nombre qui fait beaucoup, j'ai travaillé dur pour en faire partie. J'ai pensé que seuls le mérite et le travail conditionnaient l'accès à ce cercle. Mais, pour une partie d'entre eux, c'était encore trop peu, ou trop. Il aurait fallu que j'y sois déjà. Dans la France d'aujourd'hui, je ne vois plus beaucoup de passerelles. J'observe une société figée et des frustrations de plus en plus nombreuses. L'égalitarisme de la gauche, les errements de la droite, la déconnexion d'un nouveau monde composé des protagonistes de l'ancien monde ont scindé et affaibli notre pays. "
Dans ce récit livré à coeur ouvert, Rachida Dati évoque l'adversité mais aussi la bienveillance de ceux qui l'ont épaulée. Elle s'appuie sur son expérience pour nourrir une réflexion et ouvrir des horizons qui l'amènent à présenter sa candidature à la mairie de Paris.