La Vie d'un vaurien
• Une terrasse de café du quartier Saint-Germain, pas au Flore ni aux Deux Magots, plus bas sur le boulevard. • Comme tous les jeunes désoeuvrés qui attendent de voir avant de se jeter, Louis regarde la rue, il fait bon mais c'est déjà l'automne. • Soudain son regard vagabond tombe sur le cul très beau d'une jeune femme en jupe rouge comme l'auto qui passe à cet instant juste derrière elle, l'automobile est belle, la fille de dos l'est sans doute aussi. • Dans la fumée du café à cinq francs que refroidit la table de marbre, Louis rêveur roule en italienne, la fille est à ses côtés, le soleil d'automne devient soleil d'été. • La voiture tourne au coin, la créature la suit, le soleil décline lentement sur la rue. • À la tombée du soir, une blonde beaucoup plus moche suit un homme en noir dans une GTI, Louis boit son café froid, se lève et s'en va. • Le souvenir de la belle inconnue au cul rouge lui sera très utile avant de s'endormir, cette nuit. Ainsi commence le premier roman d'Alain Soral. Écrit dans un style vif et concis, sans trop de descriptions ni circonvolutions psychologiques, ce court texte retrace le parcours initiatique d'un jeune paumé solitaire lâché dans Paris. Amour, amitié, savoir, déboires jalonnent sa quête de communion pour échapper à sa misère, avec au coeur et en tête un seul but : pénétrer l'inconnu(e).