L'intrus
Dès le moment où l’on me dit qu’il fallait me greffer, tous les signes pouvaient vaciller, tous les repères se retourner. Sans réflexion, bien sûr, et même sans identification d’aucun acte, ni d’aucune permutation. Simplement, la sensation physique d’un vide déjà ouvert dans la poitrine, avec une sorte d’apnée où rien, strictement rien, aujourd’hui encore, ne pourrait démêler pour moi l’organique, le symbolique, l’imaginaire, ni démêler le continu de l’interrompu : ce fut comme un même souffle, désormais poussé à travers une étrange caverne déjà imperceptiblement entr’ouverte, et comme une même représentation, de passer par-dessus bord en restant sur le pont. »
J.-L. N.
Revu et augmenté de deux post-scriptum de l'auteur, le premier d'avril 2005, le second de janvier 2010.